« L'entrée en scène militaire de la Russie au Levant a le mérite de bousculer une situation figée. Mais elle complique aussi dangereusement la donne. »
L’intervention de la Russie en Syrie
« L'entrée en scène militaire de la Russie au Levant a le mérite de bousculer une situation figée. Mais elle complique aussi dangereusement la donne. »[1]
Ce conflit syrien qui a débuté il y a 4 ans déjà, vient de prendre un nouveau tournant. En effet, ce 30 septembre 2015, Bachar el Assad a demandé officiellement à la Russie d’intervenir militairement dans le conflit Syrien. Le jour même, Vladimir Poutine souhaite répondre positivement à cette demande et encourage fortement le Conseil de la Fédération de la Russie à en faire de même. Poutine justifie sa volonté d’agir et la légitimité de cette action par le fait qu’il souhaite venir à bout des terroristes de l’état islamique.
Moscou a déclaré que cette opération militaire durerait environ trois, quatre mois. En réalité, il semblerait que cette intervention soit planifiée par le biais d’une coordination entre les moyens aériens russes et une offensive au sol des forces pro-gouvernementales syriennes depuis plusieurs mois déjà.
Quelques jours après le début des bombardements contre « ces terroristes », la Russie tente de faire adopter une résolution ayant pour objectif d’instituer une « coalition contre le groupe État islamique et le Front al-Nosra » et s’appuyant sur le régime de Bachar el-Assad et l’armée syrienne (veillant toutefois à respecter les principes du droit international). Celle-ci ne fut cependant pas soutenue par les diplomates occidentaux. Ces derniers soupçonnent la Russie de plutôt viser les rebelles (dont certains groupes financés par les USA) au moyen de leurs frappes aériennes plutôt que de contrer l’El comme initialement annoncé.[2] C’est du moins ce qu’affirment de nombreux experts qui ont analysé les lieux des premières frappes russes. Le Kremlin réfute ses informations et affirme qu’il s’agit plutôt là d’une « guerre de l’information ».[3]
Dès le début de la guerre en Syrie, la Russie était un allié inébranlable du président Bachar-el-Assad. Moscou soutenait celui-ci de manière indéfectible tant au niveau de l’armement que sur le plan des relations diplomatiques. Ceci s’explique par des raisons historiques. En effet, les relations d’entente entre les deux pays datent d’avant l’indépendance de la Russie en 1946. Cette entente surmonta la guerre froide et la montée en masse du nationalisme arabe.
Sur le plan international, la Russie n’est pas soutenue ou même encouragée par les autres puissances. Obama déclare que l’intervention militaire russe est contre-productive et que celle-ci risque de provoquer un ensablement de la Russie à l’instar de ce qui s’est passé en Afghanistan. Hollande a déclaré récemment que, selon lui, la Russie ne sauvera pas le régime de Bachar-el-Assad dans lequel il n’a d’ailleurs, à terme, plus sa place. Et certains encore de juger qu’au travers cette opération, la Russie ne fait que répéter les erreurs qu’elle a commise pendant la Guerre Froide.
Pour conclure, il est encore trop tôt pour tirer un bilan pertinent et critique sur cette intervention. Toujours est-il que celle-ci reste extrêmement controversée avec des avis des plus divergents aux quatre coins de notre sphère internationale.
[1]http://www.lefigaro.fr/international/2015/10/18/01003-20151018ARTFIG00157-quelles-sont-les-consequences-de-l-intervention-russe-en-syrie.php
[2]http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/10/07/moscou-pourrait-coordonner-sesbombardements-en-syrie-avec-washington_4783939_3218.html
[3] http://fr.euronews.com/2015/10/02/conflit-syrien-l-intervention-de-la-russie-en-question/
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