Sensibilisation

La quinzaine Campus Plein Sud

L’agriculture industrielle est-elle une agriculture sans faim ? Si tu connais la réponse mais que les raisons te semblent confuses, voilà une petite histoire faite pour toi :) Et puis à la fin, une invitation rien que pour toi, veinard !

La guindaille d'hier fait encore mal à la terre, et déjà il faut penser à manger... Pas forcément facile de s'alimenter 3 fois par jour et surtout de comprendre quels sont les impacts de nos choix de consommation. Le supermarché d'à-coté est ouvert, il étale son abondance pour un prix qui, somme toute, reste assez démocratique. Un belge moyen dépense 15 à 20 % de son pécule en nourriture, c'est raisonnable comparé à d'autres qui peinent à manger de manière équilibrée (environ 3 milliards d'individus, te glisse-t-on à l'oreille). Tandis que ta main se tend vers un paquet d'aiki, un youkou te saisi pour t'en écarter et te regarde d'un air accusateur mais néanmoins compréhensif.

Pourquoi fait-il cela ? Voici son plaidoyer :

« Le prix de notre alimentation reflète-il bien son coût écologique, social et humain ? » Ça sonne lourd mais en ton for intérieur, tu sais qu'il pourrait t'apprendre l'une ou l'autre punchline de youkou toujours pertinentes dans les apéros dînatoire mondain. Il enchaîne :

« L'agriculture est depuis bien longtemps au coeur de nos sociétés. Tout le monde a besoin de se nourrir, et d'ailleurs 1,5 milliard de gens y travaillent. En son sein deux modèles de production s'opposent : d'une part l'agriculture paysanne à petite échelle, d'autre part l'agriculture industrielle mastodonte dans le domaine. Cette dernière s'inscrit dans un modèle économique néolibéral ce qui, dans un contexte international, lui donne un pouvoir à l'image de sa taille : démesuré. »

Il mime un ring de boxe dont il est l'arbitre. Rôle qui lui semble le plus approprié dans le combat auquel se livrent les industriels et les petits agriculteurs. Reprenant de plus belle :

« A ma droite, Rodriguez, un ouvrier agricole brésilien, vingt hectares de maïs, une machine qui brasse large, des engrais et pesticides en suffisance pour maximiser la rentabilité de son champ.

À ma gauche, Daniel, propriétaire d'un petit lopin de terre, une culture diversifiée de céréales et légumes en tout genre, contre toute intervention chimique dans ses champs.

Le premier est le gagnant car il produit deux fois plus ? Ce serait oublier le plus important ! Son champ deviendra aride : le sol tué par les intrants chimiques mourra, sans aucune protection contre le vent et la pluie, la couche arable s'érodera. Son salaire est maigre car il n'est pas propriétaire, ses terres ont été rachetées par des multinationales. Son environnement sera pollué, le tissu social de sa communauté se délitera. Par contre, son patron, un américain ventripotent à la chemise trop petite, lui, gagnera gros.

De son coté, Daniel cultive un produit de qualité mais dans une proportion moindre. Son sol se régénère naturellement grâce à un écosystème équilibré. Malheureusement il a du mal à joindre les deux bouts car les prix du marché sont très bas. Et pour cause : Rodriguez a déjà inondé les marchés de ses produits moins chers !

Même si nos deux protagonistes sont des caricatures ambulantes, force est de constater que le système est aberrant lorsque l'on sait que les monocultures ne sont soutenable ni pour une alimentation pour tous, ni pour une égalité sociale indispensable à toute nation qui se considère à long terme. Mais que faire ? Comment rendre aux petits paysans comme aux Etats plus pauvres la possibilité d'exploiter leur terres de manière efficace mais néanmoins durable ? C'est là qu'intervient la « souveraineté alimentaire » ! Ça sonne bien, hein ? Ce n'est pas une formule magique mais plutôt un exemple à suivre, le modèle le plus cohérent pour un respect de l'Homme et de l'environnement.

Il s'agit du droit des peuples à déterminer eux-mêmes leurs politiques alimentaires et agricoles, sans porter atteinte à autrui. Dans cette optique, ce ne serait plus les chiffres de rentabilité à court terme qui primeraient, mais plutôt un modèle qui intègre autant les hommes qui produisent que ceux qui consomment, autant l'environnement que l'économie. Oui ça existe ! Et une agriculture paysanne peut tout à fait nourrir l'humanité.

En tout cas, l'agro-industrie ne fera pas long feu... En effet, le potentiel de développement de l'agriculture paysanne est énorme alors que celui des terres industriellement exploitées décroit avec le temps. D'un point de vue social aussi, l'agriculture paysanne est une source d'emploi bien plus importante et permet de lutter contre l’extrême pauvreté. Quand un pays souffrant de famine arrêtera de produire du café pour l'exportation dans le but de commencer à se nourrir, peut-être que les émeutes de la faim cesseront ! Et si tu es un patriote, sache qu'il n'y a plus que 2 % de la population belge qui travaille dans l'agriculture. Nous sommes cruellement dépendants des importations alimentaires venant des quatre coins du monde et nos agriculteurs ne persistent que grâce aux subventions que payent le contribuable (ta maman ou ton papa...). Si les frontières devaient se fermer demain, tu serais vite forcer de manger la salade cultivée par ta grand-mère. C'est très simple, la financiarisation de l'ensemble du système, Monsanto et ses OGM, la nouvelle Politique Agricole Commune, (aka PAC, man)... Solidarité, amour, égalité, ...

Tu pars alors, sonné par la masse d'information, mais conscient maintenant de la réalité se cachant derrière chacune de tes bouchées.

Alors, si tu veux en savoir plus, rejoins-nous à Campus Plein Sud ! Tu trouveras nos activités dans l'agenda ;) Tu peux aussi rejoindre le Dévlop'kot sur facebook !

 

 

 

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