L'amitié homme-femme

En ce début d’année synonyme de retrouvailles et rencontres, une question risque de se poser à vous incessamment sous peu: de quelle nature est la relation que j'entretiens avec cette personne? A cette question est intimement lié le débat millénaire de l’existence de l’amitié entre un homme et une femme.

Selon Sartre, l’amour serait un mélange de désir, de tendresse et d’intelligence. Par conséquent, le seul facteur qui pourrait différencier une relation amicale d’une relation amoureuse serait le désir ou l’attirance physique.

Le premier élément allant à l’encontre des partisans de la théorie de l’existence de ladite amitié est que l'apparence physique est un élément non négligeable dans l’apparition d’une amitié. Il apparaît donc qu’une relation « amicale » est biaisée dès le départ étant donné que l’on a plus tendance à aller vers des gens au physique agréable.

Ensuite, un autre argument souvent fustigé par les détracteurs de la théorie prend place au sein même du code génétique masculin. En effet, un mâle a pour objectif premier d’assurer la pérennité de sa lignée et il apparaît donc « qu'ils soient génétiquement programmés pour saisir toutes les opportunités sexuelles qui se présentent à eux, contrairement aux femmes ».

Cependant,selon Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, l’amitié et l’amour se basent sur des préceptes différents. L’amitié repose sur une confiance absolue et un dévoilement maximal tandis que le désir a besoin d’une part de mystère. Cela laisse penser qu’une amitié entamée à une période de la vie où il n’y a pas d’attirance sexuelle a plus de chance de fonctionner qu’une autre, la découverte de l’autre étant un facteur propice à l’apparition d’une attraction. On entend d'ailleurs souvent des vieux couples d’amis prétendre se connaître trop bien pour pouvoir imaginer une relation d’un autre type.

Face à de tels arguments et la véhémence des opposants comme des partisans de la théorie de l’amitié homme-femme, il fallait absolument qu’une étude scientifique (donc sérieuse) soit lancée, ce que nos amis les Américains des Etats-Unis ont bien entendu fait.

Des scientifiques de l’université du Wisconsin ont réalisé un sondage sur 88 couples d’amis de sexe opposé. Il en ressort que dans la grande majorité des cas, les hommes reconnaissent avoir été ou être attiré par leur amie et pensent que cette attirance est réciproque. Les femmes cependant s’avèrent être nettement moins attirées par leur compagnon mais pensent également que cette situation est partagée.

Il apparaît donc que une amitié entre personnes de sexe opposé est dans la majorité des cas mise à mal par l'existence d’une attirance (généralement masculine).
Je finirai en citant Honoré de Balzac qui offre un résumé très pertinent de la situation « On n’est point l’ami d’une femme lorsqu’on peut être son amant ».