Louvain-la-Neuve

Le parc scientifique de Louvain-la-Neuve : késako ?

Dans « Uchronie : Louvain-la-Neuve en 2050 », paru dans la première Etincelle de cette année, nous imaginions un monde futuriste où Louvain-la-Neuve serait devenue une ville-phare de l’économie grâce au développement de son Parc Scientifique. Mais qu’en est-il actuellement ? L’Etincelle et Louvainfo sont partis à la rencontre de deux protagonistes du parc.

            Tout d’abord, qu’est-ce que le LLN Science Park ? Nathalie Fally responsable de la gestion du Parc et des relations entre l’UCL et les entreprises, nous l’explique, « Le parc Scientifique est un parc d’activités où des entreprises peuvent venir s’installer dans l’optique d’une collaboration avec l’UCL. Ces entreprises doivent avoir une orientation de recherche et développement ou d’innovation. C’est un critère primordial pour être accepté au Parc ». C’est là dedans que réside tout l’intérêt du Parc, dans une situation de win-win, les entreprises profitent de projets de recherches, de prestation ou encore accèdent à du matériel de l’UCL en échange à des offres de stages, d’accueils de doctorants, etc.

            Le visage du Parc Scientifique n’a pas toujours été celui que l’on connait aujourd’hui. Lors de la fondation de Louvain-la-Neuve en 1971, l’UCL avait déjà une vision à long terme. L’objectif n’était pas de créer un simple campus estudiantin. L’université a donc rapidement cherché à intégrer les entreprises dans la ville et créé un cahier des charges pour le Parc, avec les conditions qu’on connaît (cf. supra). A ses débuts, le Parc comportait énormément de multinationales, comme par exemple Shell, qui avait ses bureaux le long de l’E411, là où aujourd’hui se trouve le Centre Monnet. Puis, arrivèrent différentes crises économiques et le départ des multinationales de Louvain-la-Neuve nécessita une restructuration du Parc en business center. « Ce business center est avant tout axé sur les sciences du vivant, l’engineering, les green tech et la chimie fine », précise Magdalini Ioannidis, chargée de la promotion et des relations internationales. « Le LLN Science Park est composé d’entreprises très variées -PME, start-ups, spinoffs, coworkers mais aussi quelques multinationales - et réflète bien le tissu économique belge. »

            Quand on demande quelle entreprise emblématique y a-t-il sur le site, la réponse est unanime : IBA. Cette entreprise spécialisée en protonthérapie – qui permet de soigner le cancer sans brûler toutes les cellules du corps - a débuté comme petite spin-off de l’UCL et est à ce jour grande de quelques 1500 employés. L’UCL n’a plus de participation dedans nous indique Magdalini Ioannidis, car ce n’est pas sa finalité. L’université préfère aider ses spin-offs à survivre les cinq premières avant de les laisser voler de leurs propres ailes. Malgré qu’IBA ne soit plus sous bannière de l’UCL, la société reste très proche de l’université, notamment en finançant des recherches au travers de la Fondation Louvain.

            Le Parc Scientifique de Louvain-la-Neuve est aussi très fier du nouvel incubateur chinois, aussi connu sous le nom de CBTC pour China Belgium Technology Center. Le but de cet incubateur est d’attirer des entreprises chinoises afin qu’elles aient une base en Europe, qu’elles profitent de nos technologies et puissent labelliser « européen » leurs produits, car les Chinois ont de plus en plus de mal à vendre dans leur propre pays. En contrepartie, les entreprises belges profiteraient du réseau et des technologies chinoises. Bref, une situation où tout le monde y gagne. Pour accueillir les travailleurs chinois qui viendront vivre sur le site, le CBTC construit des logements sur 3 emplacements, les travaux ayant débuté en juillet de cette année. Si la première phase, comportant un hôtel d’environ 160 chambres, des bureaux et un centre de services et de conférences, devrait être prête en 2019, les constructions devraient se terminer d’ici une dizaine d’années, pour un total de 70.000 m².

            Si dans notre article de l’Etincelle, nous nommions le parc d’activités économiques la « Silicon Valley européenne », nous n’étions pas si loin de la réalité. Même si les secteurs sont différents (cf. supra), il n’empêche que le Parc Scientifique, grâce à son développement récent bien maitrisé par l’UCL, est un acteur majeur dans l’innovation et la recherche scientifique. Affaire à suivre donc.

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