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Les critiques du CinéForum

Période propice à la réflexion, le CinéForum profite des ce(s) blocus/apéros/vacances de Pâques pour vous proposer pas moins de quatre critiques ! Parmi celle-ci, nous aborderons les excellents Benedict Cumberbatch et Eddie Redmayne dans les Biopics The Imitation Game et The Theory of Everything ; ensuite parlons un peu de la série culte Fast and Furious finalement arrivée à terme ; et enfin, un peu de culture japonaise avec le dessin animé Le Château ambulant de Miyazaki ! Si vous avez manqué les autres, rien de plus simple, il suffit de cliquez ici pour se rendre sur notre site ;) 

Dans la catégorie Biopic, il est bien rare de trouver une adaptation cinématographique sur la vie d'un quidam qui nous tient en haleine du début à la fin. Ce sont pourtant bien deux films tout récents qui ont retenu mon attention ! Et encore, nous sommes loin d'une superproduction mettant en scène un sniper hors du commun, qui a pour dure tâche émotionnelle de retrouver une vie normale après avoir ôté nombre de vies... Les sujets ici seront ceux de scientifiques, l'un émettant des théories sur les trous noirs et le temps, tandis que l'autre est l'auteur d'un article qui se trouvera être le fondement de la science informatique. C'est le début des similitudes entre The Theory of Everything et The Imitation Game

Si vous ne les connaissez pas encore, le premier relate la vie de Stephen Hawking : cosmologue anglais, il a révolutionné une bonne partie de la physique du 20ème siècle, et il combat encore aujourd'hui à l'âge de 73 ans la maladie de Charcot ; le deuxième nous parle d'Alan Turing: cryptologue et anglais également, il a joué un rôle essentiel pour raccourcir la capacité de résistance du régime nazi de deux ans en décryptant les messages ennemis, il ne sera grâcié pour son pêché d'homosexualité de 1954 (qui le conduira au suicide) qu'en 2013 par la reine Elisabeth II. Deux scientifiques anglais du 20ème siècle et des relations houleuses sont donc les mêmes ingrédients de ces deux films, mais les ressemblances s'arrêtent ici, chaque oeuvre présentant son personnage à sa manière. 

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Au placard les Xavier Dolan, Leos Carax ou Michel Gondry ! La semaine fut longue et éprouvante, je suis claqué et j’ai envie de voir un film sans prise de tête et autre discours méta sur la condition d’acteur ou les relations familiales. C’est donc tout naturellement que je me dirige vers la salle où l’on projette FF7 (pour les intimes). Je me souviens avec nostalgie des précédents opus de la franchise que j’ai visionnés discrètement, par peur d’être incompris. En effet, je suis loin d’adhérer à l’esprit Tuning Magazine en général mais je dois reconnaître qu’en matière de divertissement, Vin Diesel, Paul Walker et leur bande savent y faire. 

Et puis le doute me saisit : de nombreuses choses ont changé depuis le dernier film : le réalisateur, les adieux à Paul Walker, sa renaissance grâce aux effets spéciaux miraculeux d’Hollywood ainsi que deux personnages qui m’étaient chers (incarnés par  Sung Kang et Gal Gadot). Mais on s’en fout, il y aura Jason Statham ! Je suis soulagé et je m’installe donc pour 137 minutes de bolides rutilants, de femmes en petites tenues et de concours de marcel entre Vin Diesel et Dwayne Johnson (The Rock). 

J’ai très vite compris que j’avais affaire à l’épisode de trop. Le scénario est une vague prétexte à un enchainement de scènes d’action mal reliées, des incohérences grosses comme des buildings de dix étages et des scènes de combat accélérées grossièrement (on se demande si la caméra n’a pas été montée sur un marteau piqueur). Le réalisateur James Wan semble vouloir tout donner trop vite et son film part très vite en cacahuète. Les deux films précédents (surtout le 5e) étaient parvenus à doser l’action et à faire monter la tension jusqu’à la scène finale. Ici les scènes s’enchainent sans grande logique et Jason Statham sort systématiquement de nulle part pour défier l’équipe de Dominic Toretto. Ce qui m’avait intéressé dans les autres F&F se situait dans la phase de préparation : l’élaboration d’un plan pour relever des défis totalement fous, la préparation des voitures, les astuces mises en œuvre par l’équipe et la combinaison des talents pour parvenir à leurs fins. 

Tout cela est ici trop occulté par un désir de donner toujours plus de spectacle au public sans se soucier d’un minimum syndical de cohérence. 

Il faut tout de même souligner les prouesses techniques du film (Paul Walker est saisissant de réalisme) et les quelques scènes réellement époustouflantes à Abu Dhabi et la poursuite dans les montagnes. Tout n’est donc pas mauvais mais cet épisode reste loin derrière le cinquième de la saga en termes de scénario et de réalisation. 


Le château ambulant, écrit et réalisé en 2004 par Hayao Miyazaki, est un film d’animation adapté du roman de Diana Wynne Jones Le château de Hurle. Celui-ci raconte l’histoire de Sophie, chapelière d’un petit village du monde fantastique d’Ingary, inspiré de l’alsace. Victime d’un sortilège, Sophie se retrouve transformée en nonagénaire et, fuyant son village et sa vie monotone, fait la rencontre d’un magicien prénommé Haru. Cachant son âge véritable, elle réussit à se mettre à l’aise dans le château du dénommé Haru, plus préoccupé par la guerre aux portes du pays que par cette vieille dame qui s’impose en « femme à tout faire ».

 

Le monde de Hayao Miyazaki, pour ceux qui ne le connaissent pas, est loin d’être commun. La plupart de ses œuvres sont notamment imprégnées de son vécu. Tout d’abord, ses histoires se passent très souvent dans un climat de guerre, lui-même ayant vécu son enfance dans un Japon détruit par la seconde guerre mondiale. Ensuite, l’influence de l’entreprise aéronautique que dirigeait son père se ressent à tous les niveaux. Une multitude de machines, volantes ou non, tantôt réalistes, tantôt venues tout droit de rêves auxquels de Vinci lui-même n’aurait pas pensé, transcendent les mondes imaginaires mis en scène par Miyazaki. Enfin, il est un des rares à pouvoir provoquer un tel dépaysement et cette envie unique d’adorer ce qui communément effraye.

C’est dans un monde hybride qu’il nous emmène cette fois, fantastique et pourtant si réel. Il nous donne les ficelles nous permettant de s’accrocher à son monde, des repères nous ramenant à la réalité (décors souvent réalistes), tout en nous maintenant dans une ignorance partielle de son œuvre. Et c’est sa force… car à aucun moment on ne ressent le besoin de savoir comment cette magie qui nous fait tant fantasmer opère. Le choix est laissé au téléspectateur de faire sa propre histoire, son propre rêve. A tout âge sa propre analyse… de 7 à 77 ans.

Il n’est peut-être pas forcément conseillé de commencer par Le château ambulant pour débuter l’apprentissage des œuvres de Miyazaki, mais c’est sans conteste un incontournable. 

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