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Les nouvelles "émotions" Facebook, à qui profite le crime?

On annonçait leur arrivée depuis des années. C’est au moment où on ne les attendait plus (et, au passage, au moment où je cherchais une idée d’article pour ma première contribution à Louvainfo) qu’ils ont fait leur entrée fracassante dans notre vie ! Ne vous en déplaise si pour vous la vie c’est ce qu’il se passe dans le réel et non derrière un écran d’ordinateur, je ne parlerai pas de la découverte d’un nouveau traitement miraculeux contre le sida, mais plutôt de l’apparition des nouvelles « réactions » sur Facebook.

Ceux qui parmi vous ont la « chance » d’être membre de longue date de la communauté Facebookienne se remémoreront de l’apparition du « like » en 2009. Quelques années plus tard, à l’heure où le nombre d’utilisateurs a passé le cap du milliard, ce pouce levé est devenu le symbole du premier réseau social mondial. C’est ainsi qu’il y en a plus de 6 milliards qui en sont distribués chaque jour !

Le succès de ce bouton ne doit pas dissimuler pour autant ses limites. Puisque la vie ne se réduit pas à une réaction, il n’avait pas fini d’engendrer de longues controverses doctrinales sur l’interprétation à lui donner. C’est ainsi que Francine commente un post de RTL Info pour faire part de son étonnement quant au fait que 53 personnes « aiment » l’article alors que celui-ci relatait la tragique noyade de trois innocents chatons à Marchiennes-au-Pont. André lui répond qu’il a effectivement « liké » l’intéressante contribution journalistique, mais simplement pour montrer qu’il l’avait lu avec intérêt. Quant à Dominique, il confesse qu’il a octroyé un « j’aime » parce que c’est un connard. C’est notamment pour nous épargner la lecture quotidienne de ces joutes verbales de haut vol que nous étions beaucoup à attendre impatiemment l’introduction de nouveaux boutons Facebook.

Il était devenu notoire que le grand horloger Zuckerberg n’était pas favorable à la possibilité de « disliker ». À la place, il a doté ses adeptes de cinq nouvelles émotions : ceux-ci peuvent désormais (depuis le 24 février, en Belgique) être « in love », rire aux éclats, être en colère, triste ou encore ébahi. Ne soyons cependant pas dupes. Ceux qui tireront le plus profit de ces nouvelles possibilités sont avant tout les annonceurs publicitaires à qui Facebook revend nos données. Ils seront désormais beaucoup plus à même de cibler nos besoins (ou au besoin d’en créer) que du temps où nos réactions ne se limitaient qu’à un pouce. Mais soyons également réalistes : il y aura bien peu de gens pour s’offusquer des conséquences négatives de cette « révolution émotive » puisque nous savons que c’est là le prix à payer pour que Facebook puisse continuer à affirmer qu’il restera toujours gratuit.

À notre sens, les seuls nouveaux boutons qui auraient pu faire progresser l’humanité (ou du moins la part de celle-ci qui peut se permettre de vivre virtuellement) auraient été ceux qu’on vous propose sur l’image de cet article. Mais nous admettons également qu’ils ne correspondent sans doute pas au formatage de nos vies que Facebook et ses amis publicitaires mettent patiemment en œuvre depuis plus de 10 ans maintenant.

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