Louvain-la-Neuve

Louvain-la-Neuve : philosophie d'une ville nouvelle

En cette rentrée académique, de nombreux étudiants ont pu observer un petit changement dans la gare de leur belle ville. Le panneau « Louvain-la-Neuve université » s’est transformé en « Louvain-la-Neuve ». Il est vrai que ce n’est qu’un détail aux yeux de beaucoup mais il représente bien le statut spécial que notre ville a toujours eu. Se pose alors la question: Louvain-la-Neuve: campus universitaire ou ville résidentielle? C’est avec l’idée de me pencher sur le statut de la ville et l’évolution de sa population que j’ai eu l’opportunité de rencontrer le président de l’association des habitants, Paul Thielen. Celui-ci a eu la gentillesse de m’accorder un peu de son temps pour partager sa connaissance et répondre à mes questions.

Contrairement à une croyance populaire tenace, le projet des fondateurs de Louvain-la-Neuve n’était pas de créer un unique campus universitaire où circuleraient exclusivement des étudiants.  Michel Watrin, l’administrateur général du projet avait exprimé l’envie de créer une « vraie ville » encline à l’ouverture et la diversité.

Pour comprendre l’état d’esprit dans lequel Louvain-la-Neuve a été créée, il faut avant tout se pencher sur ses origines. Comme expliqué dans l’article de Grégoire, celle-ci a été construite sur fond de querelles communautaires. Suite au déchirement avec la KUL, la commune d’Ottignies  accepte et accueille le projet de l’UCL sur le plateau de Lauzelle qui n’est alors qu’une immense étendue de champs et de bois. C’est ensuite en 1970 que commence le tout premier chantier, côté Cyclotron, avec la construction des bâtiments et facultés scientifiques. C’est au sein de ceux-ci que sera donné 2 ans plus tard le coup d’envoi de la première année académique de l’UCL à Louvain-la-Neuve avec le tout premier cours d’astronomie. Mais la rentrée académique ne marque pas pour autant le début de la ville nouvelle.

Plusieurs évènements se partagent la symbolique de l’inauguration de la ville. Tout d’abord, la pose de la première pierre de l’UCL par le Roi Baudouin le 20 février 1971. Événement solennel qu’il ne faut pas confondre avec celui plus anecdotique de la course relais du 12 octobre 1972. Lors de l’inauguration des premiers auditoires, des étudiants prélèvent et transportent par relais un pavé du vieux marché de Louvain jusqu’à la place Sainte Barbe. L’idée partie d’un simple canular estudiantin devient vite le symbole du départ des étudiants de Louvain. Pour Paul Thielen, le véritable commencement de la ville est marqué le 20 octobre 1972 par une réunion organisée au sein du cercle Maphys ( Maison des sciences actuelle). Les 3 composantes de la ville se trouvent alors réunies: les résidents, l’UCL et la commune.

Pour M. Thielen, il était important que les résidents aient leur mot à dire sur l’organisation de la ville. En effet, si les premiers étudiants prennent possession de la ville en octobre 1972, des résidents sont déjà présents dès le mois d’août. M. Thielen avait d’ailleurs créé le Conseil des résidents à l’automne 71.  Celui-ci est devenu l’actuelle association des habitants de Louvain-la-Neuve.

Par le terme « habitants », Paul Thielen entend utiliser la définition la plus large possible. Celle-ci comprenant aussi bien les résidents permanents que les étudiants kotteurs. En effet, un des objectifs de l’association des habitants de Louvain-la-Neuve est d’organiser des projets communs avec les étudiants afin d’impliquer davantage ces derniers dans la « vie » de la ville. Nous pouvons par exemple citer les Repair Café organisés par le Dépakot (kot-à-projet regroupant des étudiants) en collaboration avec les habitants, ainsi que les potagers co-entretenus par les étudiants et les résidents.

En conclusion, Louvain-la-Neuve campus universitaire ou ville résidentielle ? Selon M. Thielen ces deux qualificatifs ne s’excluent absolument pas. Au contraire, c’est en coexistant et menant des projets communs qu’étudiants et résidants rendent la ville unique en son genre. Finalement, rien ne sert de mettre une étiquette, il est plus intéressant de définir notre ville par sa philosophie et les valeurs qu’elle véhicule : la liberté de penser dans tous les domaines, l’ouverture culturelle et la diversité. 

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