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Comprendre les élections étudiantes 1/3 : Le bilan du Comité

Comme chaque année à la même période, les murs de la ville vont se couvrir d'affiches électorales. Elles annoncent le retour des élections étudiantes.  Cet article a été rédigé pour aller au delà des slogans et des invectives, inévitables durant cette période et pour rendre compréhensible les enjeux au plus grand nombre d'étudiants. Nous sommes tous d'une manière ou d'une autre concernés par les élections étudiantes !
 

Cet article est le premier d’une série consacrée aux élections étudiantes de 2015. Représentant étudiant depuis plusieurs années, je suis membre du Comité AGL et ancien candidat sur la liste Cactus. Etudiant en sciences de la population et du développement, j’ai été trois ans en kaps, d’abord au Dévlop’kot puis à l’Organe. Mes propos n’engagent que moi.

Suivrons :

- Comprendre les élections étudiantes 2e partie :Présentation des listes en concurrence et déroulement de la campagne (S8)
- Comprendre les élections étudiantes 3e partie : Analyse des résultats des élections (S10)

L'enjeu des élections : la composition du Conseil AGL

L’AGL c’est un comité de 15 personnes qui fait tourner au quotidien l’organe de la représentation étudiante. Le Comité, l’exécutif, peut prendre des initiatives mais doit rester dans les cadres fixés par le Conseil, l’organe législatif. Ce dernier détermine les grandes orientations de l’AGL et le Comité doit obtenir son aval avant d’entreprendre des actions importantes. En début d’année, il doit présenter une déclaration de politique générale pour baliser son action. Le Conseil l’amende et la valide. En outre, le Comité est tenu de respecter toutes les notes votées par Conseil qui est donc l’organe souverain de l’AGL. Le Conseil est chargé d’élire le Comité ainsi que les différentes délégations dans les organes de l’UCL.

L’enjeu des élections c’est de savoir qui composera le Conseil de l’AGL. Les différents candidats se regroupent sur des listes en fonction de leurs affinités personnelles mais aussi et surtout en fonction de leurs idées et des projets qu’ils veulent porter pour l’AGL.

Lors des élections de 2014, deux grosses listes se sont affrontées : Cactus (125 candidats) et YOU (108 candidats). Les autres participants étaient Free UCL, une liste axée sur la défense des logiciels libres et Hémoglobine, une liste basée à Woluwé. Les élections donnent une large victoire à la liste Cactus qui obtient une majorité de 45 sièges sur 70. La liste YOU essuie une défaite assez sévère vu qu’elle n’obtient que 14 sièges. Hémoglobine et Free UCL obtiennent respectivement 9 et 2 représentants. De manière assez logique, Cactus propose une équipe pour le Comité AGL. C’est Merlin Gevers et Matthias Meirlaen qui sont élus à la tête de l’AGL pour un mandat d’un an.

Vu que les principales listes se représentent aux élections du 29 mars – 1er avril, le bilan du Comité AGL de cette année constitue donc le principal point de clivage entre listes à savoir, Cactus 2.0 et YOU. Si jusqu’ici les éléments sont assez factuels, nous entrons maintenant dans une présentation beaucoup plus personnelle de ce qui pour moi constitue les lignes de force de l’activité de Cactus durant la première partie de son mandat. Je conclus sur mon ressenti sur les critiques adressées à Cactus.

Quel bilan (provisoire) pour Cactus et le Comité AGL ?

L’équipe Cactus est rentrée en fonction le 1er juillet 2014 pour un mandat d'un an. Dès avant sa prise de fonction, elle balise son travail par une déclaration de politique générale et un plan d’action qui en est le volet opérationnel. L’idée principale est de ne pas se laisser porter par les évènements mais d’au contraire, être pro-actif afin de mettre en place ses engagements pris durant la campagne électorale.

Qu’a donc fait le Comité de l’AGL depuis sa prise de fonction le premier juillet ?

Décret Marcourt : La rentrée académique marque l’entrée en vigueur du Décret Marcourt. Après s’être battu les années précédentes pour le rendre le plus favorable possible aux étudiants, il a dès le début de l’année fallu pallier aux différents problèmes posés par l’implémentation dans les programmes d’étude. La principale difficulté est liée à la question des anticipations. Les étudiants qui bissent leur première Bac ne peuvent plus anticiper de cours s’ils ont validé moins de 45 crédits. Absurde d’un point de vue pédagogique mais surtout, des étudiants risquent de perdre leurs allocations familiales. Grâce à une action rapide d’Antoine Grégoire, le responsable enseignement de l’AGL, et une intervention auprès du cabinet Marcourt, une solution est heureusement trouvée. Les étudiants qui ont réussi plus de 30 crédits peuvent anticiper et tout le monde garde ses allocations.

Ce décret change également beaucoup de choses, que se soit dans l’organisation des études ou dans les différentes procédures qui jalonnent le parcours de l’étudiant (par exemple le payement du minerval). Pour que tout se passe au mieux, il a fallu être très présent auprès des étudiants pour répondre aux questions. Le Comité a essayé de s’acquitter de cette tâche au mieux et a notamment organisé deux séances d’infos (une à Wolu et une à LLN) pour répondre aux différentes interrogations des étudiants. Le Comité interviendra également plusieurs fois auprès du Ministre Marcourt et de l'UCL pour obtenir des aménagements et régler les points les plus problématiques du décret (payement du minerval, désinscription des étudiants de BA1 qui n’ont pas présenté tous leurs examens,…)

Coupes budgétaires : L’AGL apprend au mois de décembre que le budget 2015 de l’UCL, qui doit être voté quelques jours plus tard, comprend d’importantes coupes budgétaires dans le budget social (les logements, les Resto U, le service d’aide,…) et plus particulièrement dans le budget de l’animation (kaps, cercles, régionales et tous ce qu’il y a de chouette à LLN). Immédiatement, le Comité de l’AGL se mobilise en partenariat avec le GCL, la Fédé et l’Organe pour faire annuler les coupes. Lors du Conseil d’administration ou le budget doit être voté, l’AGL arrive avec une pétition de plus de 2000 signatures récoltées en quelques jours. Alors que les autorités refusent de reporter le point pour laisser la place au dialogue et à la négociation, les délégués étudiants quittent la séance pour dénoncer le passage en force des autorités.
Au deuxième quadri, loin de baisser les bras, le Comité a entrepris un important travail (qui sera présenté le 12/03 en CASE central) avec les acteurs de l’animation afin de présenter aux autorités l’impact négatif des coupes budgétaires. L’objectif est de démontrer de manière implacable aux autorités que l’Université a tout à perdre en sabrant dans ce qui fait la richesse de notre université : une animation diversifiée et de qualité. Si le travail est encore en cours actuellement, nous avons bon espoir d’être entendu et de préserver le budget de l’animation pour les années à venir.

Démocratisation : Le coût des études empêche encore malheureusement des jeunes talentueux d’accéder à l’Université ou oblige de nombreux étudiants à travailler en parallèle de leurs études, avec tous les avantages que cela comporte. Le Comité de l’AGL, conformément à ses engagements initiaux a organisé plusieurs actions au premier quadri pour dénoncer la volonté de Jean-Claude Marcourt de dégeler le Minerval, ce qui ouvre la porte à une augmentation importante du minerval comme cela c’est produit en Flandre (une augmentation de plus de 270 € annoncée en début d’année). Le 13 octobre, c’est plus de 150 étudiants qui se rassemblent sur la place des Doyens pour s’opposer à la mesure. Face à l’immobilité du Ministre, un deuxième rassemblement est organisé le 17 novembre à l’occasion de la journée mondiale des étudiants. Plus de 300 étudiants défilent dans les rues de Louvain-la-Neuve, mais aussi partout ailleurs en communauté française, pour réclamer un enseignement supérieur plus accessible. L’important travaille de mobilisation porte ses fruits : face à la pression de la rue, Jean-Claude Marcourt, exclu toute hausse du minerval en 2015. Le sujet n’est évidement pas clos mais la mobilisation du premier quadrimestre constitue un rappel important que les étudiants refusent de se laisser faire face à une augmentation du minerval.

Enseignement émancipateur : C’était un engagement important de la liste Cactus, favoriser l’esprit critique et citoyen au sein des cursus. L’objectif ? Que chaque étudiant, à la fin de son parcours universitaire soit armé pour comprendre les enjeux de la société du XXIe siècle et puisse y jouer un rôle actif. Il existe plusieurs moyens pour y parvenir : l’organisation de cours méta-métis où des intervenants extérieur viennent apporter un éclairage extérieur, la création d’une mineure en développement durable ou encore, l’implémentation dans les cursus d’un cours sur les enjeux du XXIe siècle.
Durant tout le premier quadrimestre, le comité AGL est descendu sur le terrain pour dialoguer avec les étudiants afin de prendre leurs avis. Plus de 1200 ont signé le manifeste « pour un enseignement critique et citoyen ». Une enquête à été complétée par 1400 étudiants de première bac afin d’évaluer les connaissances citoyennes à l’entrée du cursus. Les résultats ont été traités et une enquête a été réalisée. Les résultats sont disponible ici, ils ont largement été repris par la presse nationale. Elle sert aujourd’hui de document de travail aux autorités et aux étudiants pour obtenir des réformes concrètes.

INAMI : La nouvelle tombe début octobre ; seul un étudiant sur deux en médecine aura un numéro INAMI, l’indispensable sésame pour pouvoir exercer la médecine curative. C’est innaceptable quand on sait la difficulté et la durée de ces études. Durant plus de deux mois, plusieurs membres du Comité AGL (dont l’auteur de ces lignes) vont passer parfois plusieurs jours par semaine à Woluwé pour aider les étudiants en médecine à s’organiser. D’abord pour faire connaître leur cause à l’opinion publique et obliger Jean-Claude Marcourt et Maggie de Block à débloquer les numéros INAMI. Ensuite, pour mener de longues négociations. Une manifestation (+ de 5000 personnes), deux jours de grève, plus de 25 000 signatures de pétition et le passage de Merlin à Mise au point permettront de débloquer la situation. Tous les étudiants dentistes et médecins auront un INAMI. L’essentiel est sauf.

Il est impossible de revenir dans le détail sur tout ce qui a été réalisé durant la première partie du mandat du Comité AGL, mais on peut encore citer :
Un gros travail pour ouvrir plus de salles durant le blocus et les examens.
• Un cadastre des syllabus.
• De nombreuses conférences avec nos partenaires du CESC, du BDE ESPO et du Kot citoyen.
• L’implantation de 12 distributeurs équitables dès septembre 2015.
L’organisation d’une AG sur la question de l’accord de gouvernement fédéral (qui a fait coulé beaucoup d'encre).
Une intervention auprès de la SNCB pour demander des aménagements au plan de transport.
La rédaction de la SAVATE, le journal de l’AGL.
• Des tournées d’auditoire et des stands pour expliquer nos projets et les construire avec les étudiants.

Cette présentation est partielle et forcément subjective. D’autres, et particulièrement dans les listes qui se présentent aux élections étudiantes, ont une autre vision de ce qui a été accompli (ou ne l’a pas été), c’est réjouissant qu’il existe un débat sur le sujet. Parmi les critiques que j’ai jusqu'à présent entendue sur le Bilan de Cactus au Comité AGL, certaines sont entièrement justifiées. Sans aucun doute, des erreurs ont été commises, le contraire aurait été surprenant. Il convient de les assumer avec lucidité et modestie.
 


Je suis fier de ce que l’équipe Cactus a accompli jusqu'à présent. Je suis fier d’appartenir a une équipe qui malgré l’exigence de la tâche reste motivée à se battre pour les 30 000 étudiants de l’UCL et surtout à le faire jusqu’au bout, au quotidien et pas seulement un mois sur l’année au moment des élections.

 

Merci à Oli, Merlin, Matthias, Antoine, Marie, Leila, Marie-Hélène, Loïc, Egide, Benoît, Sofia, Nicolas, Hélène, Gwenaël, Charlotte, Agnès, Jonathan et Marie-Madeleine pour cette formidable aventure humaine.

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