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Critique : SOMA – Coline & Toitoine

Il y a trois ans, deux jeunes étudiants bruxellois se lançaient dans le monde de la musique. Depuis leur chambre, ils ont étonné par la qualité de leur son. Le timbre de voix unique de Coline et la maitrise instrumentale de Toitoine font aujourd’hui d’eux des étoiles montantes. Dans un univers où pop et électro se marient à merveille, Coline & Toitoine nous proposent cette année leur premier EP.

Du haut de leurs 21 ans, ils bondissent déjà sur toutes les plus grosses scènes de Belgique. Vous les avez peut-être même aperçus au bouillant Ronquières Festival cet été. Une popularité

grandissante donc...Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Bien que fascinante, leur
énergie est dirigée dans toutes les directions... En conséquence, on ignore encore
quelle sera leur voie future. Passant d'un premier style mainstream et électro, à un second psychédélique, ou encore un troisième plus simpliste et acoustique, Coline et Toitoine se cherchent sans doute encore un style. Cela rend l’écoute intéressante.

SOMA, c’est le nom de leur nouvel EP. De même, c’est le nom d’une drogue procurant du bonheur sans effets secondaires dans le roman dystopique d’Aldous Huxley, Le meilleur des mondes. Ce dernier les a fortement inspirés dans l’écriture de leurs sept morceaux et la composition de leur EP. Le tout s’écoute comme une histoire et les transitions entre chaque chanson sont joliment travaillées.

Les paroles

Politique dans « Welfare Queens », pression sociale dans « Under My Arms », dépression dans « Over » et « Lâchez-moi », ou encore réchauffement climatique dans « Anyway », les deux amis sont engagés et sensibles aux problèmes sociétaux. Sous leurs mélodies dynamiques et joyeuses se cachent de beaux messages. Dans leurs paroles, ils restent également très axés sur le projet SOMA. Le plus abstrait en signification « OAEOA » ou la conceptuelle histoire d’amour avec un robot décrite dans « Al Love Story » rendent ce projet plutôt unique.

La composition

Le projet est introduit par « OAEOA » : morceau hypnotique qui nous plonge assez bien dans l’EP et nous dévoile d’entrée l’influence synthpop des années 80/90 du duo. L’équilibre entre voix et instru est satisfaisant dans l’énergique « Under My Arms », ainsi que dans le virevoltant « Anyway ». Les subtilités rythmiques et l’ambiance électro de la première partie de l’EP rappellent Alt-J ou encore le groupe belge Konoba. « Lâchez-moi », seule chanson en français, est dotée d’une production magnifique qui combine airs épiques de violons et explosivité de percussions. Avec l’atmosphérique « Over » qui offre une fin d’EP en douceur, on se fait la constatation que la jeune voix authentique de Coline est passée par tous les stades au fil des sept titres. Si « Welfare Queens » manque un peu d’inspiration et « Al Love Story » de structure, ce projet donne le sourire et est une réelle bouffée d’air frais.

Le duo belge commence à se forger une identité et montre qu’il a du potentiel avec SOMA. Certes, il pourrait prendre encore plus de risque... On a parfois l’impression que la production extravagante n'est pas toujours nécessaire quand Coline nous captive déjà suffisamment par sa voix. Cependant, ne l’oublions pas, ce n’est que le début du voyage et l'ambition des deux jeunes artistes n’est qu’encore en fleuraison. Bonne écoute !

Note : 3/5

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