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Des bazars persans au marché du mardi place de l'Unif

C’est en déambulant entre les étales des commerçants du marché situé sur la Place de l’Université de notre chère cité étudiante que l’idée m’est subitement venue de rédiger un article dans l’Etincelle sur ce type de rassemblements à but commercial. La soif d’en savoir plus (et accessoirement le manque d’inspiration quant au choix du sujet de ma contribution à notre journal), m’a donné l’inexpugnable envie de coucher sur papier quelques lignes sur cette pratique plus que millénaire des marchés.

Et effectivement, selon certains historiens (à l’instar de David Wengrow), on peut retracer le début de l’existence des premiers types de marchés à la préhistoire, leur génèse pouvant être mise en parallèle avec le moment où les hommes ont commencé à s’engager dans des relations commerciales. Des travaux historiques démontrent l’existence de réseaux de marchés aux abords de la Mer Egée dès l’Age du Bronze ainsi que des premiers bazars persans aux alentours de 3000 avant Jésus-Christ. Ces Bazars de Perse auront une importance capitale dans l’histoire des échanges commerciaux. En effet, ils firent bien plus tard des émules durant l’ère ottomane (que ce soient les célèbres Grand Bazar et Bazar égyptien à Istanbul ou ceux qui pullulaient dans le reste de l’Empire) et inspirèrent les Arabes pour la création de leurs souks. Encore aujourd’hui, ces deux formes de rassemblement de marchands continuent de faire partie intégrante de la culture du Moyen-Orient et du reste du monde musulman, attirant les touristes du monde entier et permettant aux autochtones de faire leurs courses de la vie quotidienne. Les pays du Levant sont également connus pour avoir été jalonnés de caravansérails, des hôtelleries fortifiées qui abritaient les caravanes lors de leurs pérégrinations ensablées.

 

Mais l’Histoire des marchés ne s’est pas seulement écrite en Orient. L’activité commerciale des grandes citées de l’Empire romain était principalement animée par les Forums où se rassemblaient les commerçants. Proches de nos contrées, les foires de Champagne ont également marqué l’histoire économique mondiale en réussissant, aux 12ème et 13ème siècles, à provoquer la rencontre des marchands italiens et flamands sur le territoire du comté de Champagne permettant ainsi l’essor de celui-ci. L’établissement de commerces a permis à certaines villes, à l’instar de Bruges, de Londres ou de Hambourg, de prospérer grandement. Cela a conduit à la création de ligues de marchands, comme par exemple la fameuse Ligue Hanséatique qui réunissait les grandes cités marchandes de la Mer du Nord et de la Mer Baltique. Si l’influence de ces deux rassemblements déclina au fil des siècles, les foires gardèrent une grande importance dans la vie des Européens. Cette omniprésence dans le quotidien est notamment mise en exergue par diverses peintures, notamment par le maître flamand Brueghel.

 

Si l’apparition au siècle dernier des supermarchés et des centres commerciaux a de manière évidente eu un impact sur les marchés plus traditionnels, ceux-ci restent néanmoins très présents et ce partout dans le monde. Les foires, bazars et autres souks ne se sont pas totalement inclinés face au puissant secteur de la grande distribution. Outre leur aspect pratique ou même parfois leur attrait touristique, les marchés sont des lieux de rencontres où la proximité entre le client et le commerçant est sans commune mesure avec le service impersonnel de la plupart des grandes surfaces. Pensez-y la prochaine fois que vous flânerez le mardi au marché de Louvain-la-Neuve !

 

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