Louvain-la-Neuve

Histoire d’un amour jaillissant

Accroupis autour d’un livre ouvert, en tenue d’Adam et Ève, deux tourtereaux aux formes parfaitement sculptées semblent absorbés par un instant partagé. Rassurez-vous, il ne s’agit pas du scénario d’un très mauvais film porno mais bien de cette emblématique fontaine néolouvaniste : Léon et Valérie. Mais connaissez-vous réellement son histoire ?

Elle est immanquable, notre fontaine, située au coin de la place de l’Université, à deux pas de la Grand Rue. Une composition relativement simple : deux statues de bronze et un bassin circulaire en béton duquel jaillissent neuf jets frémissants. Léon et Valérie s’élèvent il y a de ça une trentaine d’années, en 1984. C’est Michel Woitrin, recteur de l’université à l’époque, qui commande cette œuvre, généreusement offerte par un mécène américain du nom de Donald Hilson Rayan. Il paraitrait que la scène du couple en pleine lecture serait issue d’une photo prise par Woitrin lui-même lors d’une balade. Reste à voir si les amoureux étaient vraiment nus comme des vers ou s’il s’agit d’une liberté artistique…

Les statues sont nées du travail de Geneviève Warny, aka « Gigi ». Licenciée en psychologie à l’UCLouvain et sculptrice autodidacte, la créatrice n’en est pas restée là puisqu’elle a également façonné le légendaire auto-stoppeur de la gare des bus. Fait amusant, Gigi n’a pas baptisé elle-même sa production. « Léon et Valérie » est un clin d’œil des étudiants à une chanson paillarde dont nous ne vous citerons que l’extrait le plus prude : « Sur l’herbette fleurie au fond du jardinet, Léon et Valérie faisaient des cumulets… »

Les amants, bien qu’à l’allure méditative et figée hors du temps, ont connu bien des aventures. Lors d’une soirée arrosée en 2011, quelques étudiants ont entrepris le projet audacieux de dérober la statue de Léon. Projet fort heureusement avorté par le service de sécurité. Mais ce n’est pas tout… Quelques années plus tard, la fontaine a vu son eau limpide être remplacée par un mystérieux liquide vert fluo. Sans compter les nombreuses plaisanteries consistant à y verser un produit moussant, donnant l’impression que nos étudiants transis trônent au milieu d’une vulgaire eau de vaisselle. 

Une chose est sûre, Léon et Valérie n’en sont pas à leur dernière péripétie. Mais n’est-pas ce qui fait leur charme ? Ne serait-ce pas la manifestation symbolique de notre ville adorée, de son caractère festif et déjanté ? Alors soyez aimables et n’oubliez pas de les saluer la prochaine fois que vous attendrez votre rendez-vous galant adossé au bord de la fontaine…

 

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