Elephant est un film boulversant. Par son sujet, son réalisme, son écho, et par les questions qu'il laisse au jugement du spectateur au terme des 81 minutes du chef d'oeuvre. Un long-métrage projeté par le cinéforum le 29/04 (Mardi S12) à 21h au Studio 11.
Mardi 20 avril 1999, les Etats-Unis se réveillent pour une nouvelle journée sensée être ordinaire. Toutefois, c’était sans compter sur deux adolescents (Eric Harris & Dylan Klebold) qui, empreints de haine à l’égard de leurs camarades d’école et marqués par la violence inspirée des jeux vidéo, vont mettre en action leur volonté de se venger des traitements abusifs et tyranniques subit par la classe « hype » du lycée.
En s’attaquant à la tuerie de Columbine, Gus Van Sant nous transmet une œuvre à la fois poétique et révoltante par sa manière d’humaniser l’inconcevable. En effet, ce n’est pas tant le climat d’horreur qui frappe mais bien l’introduction virtuose et gracieuse de celle-ci tout au long du film. Soutenue par une bande son calme et élégante, l’histoire nous transpose, avec sérénité et voluptuosité, dans la peau de chaque personnage jusqu’au moment fatidique. Van Sant parvient habillement à plonger le spectateur dans l’effroi et l’incompréhension face à la montée en puissance de cette violence gratuite.
En proposant une observation des faits (jeux vidéo agressifs, brutalité à l’école etc.) le réalisateur se garde de démontrer les racines du mal en apportant un avis subjectif mais vise bien à susciter la réflexion du spectateur. Et c’est probablement ce qui a permis à ce film aussi bien bouleversant qu’exceptionnel d’être récompensé de la Palme d’or et du Prix de la mise en scène au festival de Cannes en 2003.
|
Funny facts :
|
Commentaires