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Les critiques du Cinéforum : Oh Boy

Le cinéma allemand sous la loupe cette semaine avec les flâneries d'un jeune allemand en perdition dans Berlin...

Oh Boy... ! Une lamentation, une constatation impuissante et apitoyée. On ne pouvait rêver meilleur titre pour cette comédie dramatique, récompensée des plus prestigieux prix cinématographiques allemands en 2013. C’est littéralement LA phrase qui reste à l’oreille de tout les spectateurs, alors qu’elle n’est pas prononcée une seule fois. L’acteur Tom Schilling est le héros de l’histoire, Nico, qui traîne dans les rues et les bars de Berlin pour “réfléchir sur sa vie”, comme il l’annonce à son père, tentant de lui expliquer l’abandon de ses études de droit 2 ans plus tôt et de justifier l'usage des fonds que son géniteur lui a fourni pendant ce temps. Nico est “eine kleine erbärmliche Wurst”, une minable petite saucisse, qui ne fait rien de sa vie ni ne le désire : il ne veut pas de ses études, il ne veut pas de petite amie, il refuse même la place d’acteur de cinéma qui lui est spontanément proposée. Durant l’intégralité du film, tout ce qu’il veut, c’est un café. Qu’il peine à trouver.

Les rôles secondaires sont occupés par des visages connus du cinéma teuton, des caractères forts et dominants, qui semblent malmener le personnage de l’excellent Schilling, lui qui semble un corps étranger, mal avisé, pas vraiment à sa place dans la vie active et le rythme effréné de la grande ville. Une omniprésente mélancolie, régulièrement interrompue de situations comiques (un comique quelque peu déplacé, tant la candeur et l’impuissance du héros rendent difficile de ne pas le prendre en pitié) font l’excellence de ce film. Le comique est inattendu mais ne s’impose pas, ce qui donne au long-métrage de
Jan-Ole Gerster sa singularité. Une suite de situations incongrues, l’histoire d’un raté, d’un poissard à la recherche d’un café.

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