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Sont-elles vraiment les plus belles années de nos vies ?

Ce discours bien souvent rabâché à nos jeunes oreilles par les générations qui nous précèdent est-il donc vrai ? La vie ne nous propose-t-elle rien de plus épanouissant que nos vingt ans ? 

 

Que l’on soit comblé par notre intrépide jeunesse, ou au contraire dans l’expectative d’un futur qui siéra mieux à nos aspirations, entendre à tout va que ce qui suit est forcément pire comporte quelque chose de très déprimant. Dans notre société prônant le culte de la fraîcheur, l’âge adulte est synonyme de renonciation : à l’innocence, à l’insouciance, à la révolte, aux idéaux. On nous apprend à ne rien attendre du monde, on nous enseigne la résignation. 

Être adulte, c’est être sérieux, responsable. D’une personne ayant atteint ses quarante ans qui poursuit un mode de vie créatif, on dit qu’elle est restée « jeune dans sa tête ». Comme si la vieillesse comportait intrinsèquement une part d’ennui et de rigidité. D’une femme que l’on trouve belle, on dit qu’elle ne fait pas son âge. Comme si saper une facette de ce qu’elle est lui rendait grâce. 

En nous observant, les adultes nous envient. Nous n’avons pas à travailler, nous avons du loisir pour s’amuser, pour rencontrer, pour penser. Nous jouissons du luxe de la liberté, vivons sans attaches. Nous n’avons que peu de choix à poser, de responsabilités à prendre.  Pourtant, à y regarder de plus près, nous, adolescents ou grands enfants faisons face à de multiples tourments. Cette période de notre vie est caractérisée par l’angoisse, l’incertitude, la confusion. Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Nous sommes en perpétuelle quête de notre identité, et pire encore cherchons à tout prix l’acceptation. Nous sommes inquiets par rapport à notre corps, à la sexualité, à l’amour. Nous doutons de nous, beaucoup. Nous craignons le jugement, l’humiliation, et cela nous étrangle parfois. Or la maturité, l’expérience de la vie qu’on acquiert avec l’âge nous aident justement à y voir plus clair, et à prendre conscience de la vraie valeur des choses. 

Certes, notre jeunesse comporte son lot d’aventures grisantes. Toutes ces découvertes, ces premières fois sont intenses et nous marquent au fer rouge, pour le meilleur ou pour le pire. En grandissant, notre mémoire fait-elle le tri pour ne se rappeler que de ces moments d’ivresse de la vie ? Comme lorsqu’on se rappelle avec nostalgie une précédente relation, en faisant fi de tout ce qui nous y horripilait ? Cette perception erronée du passé influe-t-elle sur le discours plus ou moins malsain qu’on nous transmet ? 

Il est plus que temps de se réconcilier avec l’âge adulte. Car si on l’épouse, il sera en mesure de déployer toute sa splendeur. La sagesse nous aura permis de trouver notre place au sein d’un équilibre entre ce qu’est le monde, et ce qu’il devrait être. À nous d’user notre temps et nos responsabilités pour servir les idéaux qui nous sont chers. À nous de conserver cette soif d’apprendre, de découvrir, de s’émerveiller. Alors acceptons de mûrir, mais n’oublions pas de vivre ! 

 

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