Si je ne vote pas, c’est comme si je votais pour la majorité ». As-tu, toi aussi, déjà entendu maintes fois cette fausse assertion ? As-tu du mal à saisir la différence entre le vote nul, le vote blanc et l’abstention ? Alors cette Fiche pour les Nuls est pour toi !
Face au vote, il existe 4 types de comportement :
1- Le vote nul. Il correspond à tout bulletin déchiré ou annoté et n’est donc pas comptabilisé dans les résultats de l’élection. Comment interpréter cet acte ? Soit l’électeur n’a pas souhaité que son vote soit nul en pensant que quelques gribouillages n’auraient aucune incidence. Soit l’électeur a agi volontairement pour manifester son opposition aux candidats, aux programmes voire au système politique tout entier.
2- Le vote blanc. Il consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin totalement vierge. Ce type de vote indique, le plus souvent, une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection. Depuis la loi du 21 février 2014 visant à reconnaître le vote blanc aux élections, les bulletins blancs sont décomptés séparément des votes nuls et sont annexés au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote. Ils restent, cependant, non pris en compte dans le nombre des suffrages exprimés. Cette dernière notion comprend ainsi l’ensemble des bulletins remis moins les votes blancs et nuls. Cette loi témoigne d’une volonté de faire reconnaître le vote blanc en tant qu’acte citoyen et de le distinguer de l’abstention. La différence est que l’électeur s’est déplacé jusqu’à son bureau de vote, il possède donc une volonté politique de participer au scrutin pour exprimer son refus de choisir. La prise en compte du vote blanc permet aussi de faire reculer le taux d’abstention.
3- L’abstention. Il s’agit tout simplement de ne pas se présenter aux urnes lors des élections. Elle peut traduire soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix stratégique pour montrer son désaccord. Elle reflète, cependant, une crise de la représentation et pose la question de la légitimité du pouvoir politique. En Belgique, le vote étant obligatoire, cet agissement constitue une infraction de l’article 62, alinéa 3 de la Constitution et est passible de poursuites judiciaires. En théorie, l'électeur qui se soustrait à son devoir le jour du scrutin peut se voir infliger, par le Tribunal de police, une amende de 25 à 50 €, et jusqu'à 125 € en cas de récidive. Et, si l’électeur ne se présente pas à 4 reprises dans un délai de 15 ans, il sera même rayé des listes électorales pour 10 ans. Durant cette période, il ne peut non plus recevoir ni nomination, promotion ou distinction d’une autorité publique. Dans les faits, pourtant, aucune sanction n’a été prononcée depuis les élections législatives de 2003, notamment en raison de l'encombrement des tribunaux. Souviens-toi d’ailleurs de la déclaration dans la presse de la Ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open VLD) lors des élections d’octobre 2012 : « Il n’y aura pas de poursuite contre les électeurs ». Néanmoins, même si, aujourd’hui, tu ne cours aucun risque, nous te recommandons plutôt d’adopter le quatrième type de comportement :
4- Le vote éclairé du citoyen averti. Pour cela, renseigne-toi sur les programmes de chacun des partis inscrits sur les listes et opère un choix conscient et le plus proche de tes convictions.
Soyez critiques, soyez citoyens !
Sources :
http://www.senat.be/doc/const_fr.html#s311
http://wiki.suffrage-universel.be/index.php?title=Vote_obligatoire_en_Belgique
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/participation/voter/droit-vote/abstention-vote-blanc-vote-nul-quelles-differences.html
http://www.rtl.be/info/belgique/politique/913211/elections12-pas-de-risque-de-poursuite-si-on-ne-vote-pas-selon-la-ministre-de-la-justice
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