Louvain-la-Neuve

Docteurs honoris causa : l’université honore l’humanisme à l’international

“Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies”. C’est ainsi que Claudie Haigneré a terminé son discours après avoir reçu le titre de docteur honoris causa de l’Université catholique de Louvain le 4 février dernier. Basée sur le thème “Rapprocher nos horizons”, la soirée s’est inscrite en continuité avec le thème de l’année académique 2018-2019 “LouvaInternational”.

Des utopies réalisées et réalisables, c’est donc le travail des 3 personnes, bien que très différentes, à qui le titre de docteur honoris causa a été remis. Ce titre honorifique est offert chaque année par l’UCLouvain à une personnalité ayant posé sa marque dans un domaine particulier. Cela permet de mettre en lumière son travail ou son implication dans une communauté, mais encourage aussi la participation du doctorant dans la sphère de l’université.

Cette année, 3 individus passionnants se sont vu décerner ce titre prestigieux : Neil Turok, Barbara Moser-Mercer et Claudie Haigneré.

Le Sud-africain Neil Turok est né en 1958 de parents activistes anti-apartheid et étudie les mathématiques et l’astrophysique, se spécialisant en cosmologie. En 2003, il lance AIMS (African Institute for Mathematical Sciences), un réseau d’instituts d’excellence académique et de recherche à travers toute l’Afrique. Son but ? Former les jeunes africains aux différentes disciplines mathématiques, et ainsi leur permettre une carrière dans les sciences et technologies, encore grandement inaccessible sur le continent africain. AIMS est maintenant implanté dans 6 pays (Rwanda, Tanzanie, Cameroun, Ghana, Sénégal, et Afrique du Sud) et cherche à terme à s’ancrer dans une vingtaine d’Etats. Les étudiants y sont formés par des académiques reconnus, venant d’Afrique, mais aussi du reste du monde.

À partir de ce réseau éducatif, Neil Turok est convaincu que de puissants talents académiques émergeront de l’Afrique, et c’est pourquoi il monte la Next Einstein Initiative. De part cette action, M Turok cherche en Afrique le prochain Einstein “mais pas que”. Cette personne, d’une intelligence évidente, devra aussi avoir des capacités de leader, que Neil Turok compare à celles de Nelson Mandela, celui-ci étant selon lui le plus grand leader du 20ème siècle.

Claudie Haigneré est née en France en 1957. Spécialisée en médecine aéronautique, elle est aussi docteure en neurosciences. Le 17 août 1996, elle s’envole vers la station MIR pour la mission Cassiopée. Claudie Haigneré rejoint en 2001 l’Agence spatiale européenne (ESA), et devient la première femme française à s’envoler pour la station spatiale internationale. Au cours de ses différentes missions, elle restera plus de 25 jours dans l’espace. Revenue sur Terre, elle devient ministre de la recherche et des nouvelles technologies pour le gouvernement Raffarin en 2002 puis ministre des affaires européennes. Ambassadrice de l’ESA depuis 4 ans, Claudie Haigneré lutte pour la promotion des technologies et des sciences en Europe, en particulier chez les jeunes. Son prochain objectif ? Un village sur la lune, qui regroupe des objectifs scientifiques mais aussi démographiques, technologiques et démocratiques.

Diplômée d’abord en interprétation, et ensuite en psychologie, la Suisse Barbara Moser-Mercer a compris que le rôle d’interprète est crucial dans les situations d’urgence. Alors qu’elle travaille en Irak pour l’Organisation internationale des migrations en 2005, elle fonde InZone, un centre qui propose des formations innovantes dans des communautés affectées par les crises et conflits afin de répondre aux besoins de communication, souvent multilingue. InZone est depuis présent dans des camps de réfugiés en Europe, mais aussi au Moyen-Orient et dans la corne de l’Afrique. L’organisation propose à la fois des programmes d’e-learning à destination des réfugiés, mais aussi des dispositifs qui permettent aux candidats interprètes d’acquérir les principes du métier nécessaires en situation de crise.


Ces 3 personnes, à leur manière, rapprochent les horizons, et travaillent pour un monde plus juste, cherchant à rendre l’accès à l’éducation possible pour tous. En 2020, l’UCLouvain nommera de nouveaux docteurs honoris causa, cette fois-ci sur le thème de “la pédagogie des savoirs”. Autant les étudiants que les membres du personnel peuvent proposer un candidat qui a contribué à faire évoluer la pédagogie et les nouveaux modes d’appropriation du savoir jusqu’au 10 mars 2019.

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