ZOOM: Le week-end Survie

Armés d’une bonne paire de bottines et de son gros sac, chacun s’est donc rendu samedi matin Passage des Coulonneux. Rapide sympathie avec les 4-5 membres de sa team en attendant le chargement des voitures. La tension était un peu palpable: c’est qu’on ne savait pas trop à quoi s’attendre. En effet, derrière le mot « survie » s’en cachaient bien d’autres : « pas de GSM, 1 kg de riz, pas de réchaud (enfin c’est ce qu’on nous avait fait croire), 25 km, 3 carrés de PQ », et nous voilà prêts à survivre 2 jours en pleine forêt d’Ardennes.

Nous avons donc pris la voiture direction la belle (mais très dénivelée) province du Luxembourg. Arrivés dans un petit bled paumé, il était temps de se mettre en route vers notre lieu de RDV du soir. Armés d'un paquet de 24 cartes photocopiées en noir et blanc et d'une boussole, autant dire qu’il fallait avoir un bon cartographe pour gérer le trajet.

Nous crapahutâmes un bon 10 km pour arriver à l’heure cruciale du midi qui sonna le partage en 6 de notre seule et unique baguette du w-e.

Petite parenthèse sur le contenu de notre foodpack pour le w-e comprenant : 1kg de riz, une mangue, des radis, des fruits secs, 6 carottes, 1 baguette, du pâté, 1 chorizo, 1 tablette de chocolat, 2 conserves de salade de fruits, 6 pommes, 6 sucres, 6 oranges et 6 cannices de bière 365!* (paniers variables d’une équipe à l’autre). Il fallait donc savoir se rationner jusqu'au dimanche soir !

Bref, nous voilà repartis sous le cagnard dévalant les reliefs, marécages et forêts de grand douglas, en apercevant de temps à autre une petite harde de biches. Après être passés par les paysages les plus beaux que la région puisse nous offrir, il était temps de mettre les bouchées doubles (en tout cas pas pour la bouffe) pour arriver avant la nuit à notre lieu de bivouac. Il fallut donc emprunter les affreuses routes (détestées par tes genoux trop habitués par le doux amortissement du sol boisé).

-Petite ellipse des derniers kilomètres-

Yiihaaa, nous voilà arrivés au campement, crevés par les 25-30 km mais heureux d’être arrivés. Après avoir monté les tentes, il était temps de passer en mode « top chef » sous la thématique « comment revisiter un plat qui se compose d’un kg de riz ? ». Pas évident, mais quand on a la dalle, même du riz pas trop cuit ça passe crème !

Une équipe s’est prêtée à l’exercice de fabriquer un réchaud à partir d’une canette (petite démonstration en vidéo). Mais vu le froid et les outils, ce n'était pas facile facile ! Alors heureusement que les vrais réchauds étaient quand même dispo !

Dodo pour les uns ou « petite » guinz pour les autres, la nuit fût rude dû au froid ou l’alcool (c’est selon…).

Le lendemain, rebelote 25-30 km mais changement d’itinéraire. On peut résumer la deuxième journée de la même manière que la première en ajoutant pour les moins préparés d’entre nous : aie aie aie aie aie ouille, une cloche, aie, aie ouille, ouille, mon genoux, aie aie aie, ouille, mon dos, aie aie ouille. Mais franchement, là de nouveau les paysages étaient somptueux et faisaient oublier un peu la douleur.

Arrivés à la voiture, c’est le soulagement et la satisfaction d’en être arrivé à bout. Parce que oui, franchement, c’était dur et ce n’est pas mon corps vieilli de 60 ans par ce w-e qui vous dira le contraire ! Mais le temps d’un week-end, il était agréable de faire de nouvelles rencontres, d’apprendre des petits astuces, de profiter du grand ciel bleu, d’être loin de toute l’agitation et surtout (enfin pour moi) de pouvoir se dépasser. Merci le Kap Expé !